
Dans une interview diffusée mercredi 9 avril 2025 sur la chaîne France 5, le président Emmanuel Macron a déclaré que la France envisageait de reconnaître officiellement l’État palestinien « dans les mois à venir », potentiellement dès juin lors d’une conférence internationale à New York consacrée au processus de paix au Moyen-Orient.
« Nous devons avancer vers cette reconnaissance, et nous le ferons dans les mois à venir », a affirmé le chef de l’État français. Il a précisé que cette initiative pourrait être concrétisée lors de la conférence internationale co-présidée avec l’Arabie saoudite. L’objectif serait de parvenir à un « mouvement de reconnaissance mutuelle par plusieurs parties ».
Lire aussi: Marine Le Pen Promet de Lutter Contre sa Condamnation Politiqu
Une dynamique collective pour la paix
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’une dynamique collective dans laquelle cette reconnaissance ne serait pas un geste isolé, mais s’inscrirait dans une logique de réciprocité.
« Je le ferai parce que je pense que ce sera juste à un moment donné, et aussi parce que je veux participer à une dynamique collective, qui permettra aussi à tous ceux qui défendent la cause palestinienne de reconnaître Israël en retour, ce que beaucoup ne font pas », a-t-il ajouté.
Pour le président français, reconnaître l’État palestinien permettra à la France de renforcer sa position dans la région en luttant contre ceux qui nient le droit d’Israël à exister, notamment l’Iran, et de s’engager plus fermement pour la sécurité collective.
Un changement stratégique majeur
La France soutient depuis longtemps la solution à deux États, position qu’elle a maintenue même après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas contre Israël. Toutefois, une reconnaissance formelle de l’État palestinien représenterait un tournant important dans la politique étrangère française et risquerait de provoquer des tensions avec Israël, qui considère ce type de décision comme prématurée.
Presque 150 pays dans le monde reconnaissent déjà un État palestinien. En 2024, l’Irlande, la Norvège, l’Espagne, puis la Slovénie ont rejoint cette position, motivés en partie par la dénonciation des bombardements israéliens sur Gaza. Si la France s’engageait dans cette voie, elle deviendrait la première grande puissance européenne à franchir ce pas.
L’Égypte, Gaza et le rejet des projets d’annexion
Durant sa visite en Égypte cette semaine, Macron a rencontré le président Abdel Fattah al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie. Il a réaffirmé son opposition à toute annexion ou déplacement forcé dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie occupée.
Il a également répondu aux propos de l’ancien président américain Donald Trump, qui avait suggéré de transformer Gaza en une sorte de « Riviera du Moyen-Orient », en relocalisant la population palestinienne ailleurs. Macron a sèchement rétorqué : « Gaza n’est pas un projet immobilier. »
Le défi du développement et de la paix
Le président français a souligné l’urgence d’une paix durable pour permettre tout développement à Gaza : « Peut-être que ce serait merveilleux si un jour cela se développait de manière extraordinaire, mais notre responsabilité aujourd’hui est de sauver des vies, de rétablir la paix et de négocier un cadre politique. »
Et de conclure : « Si ce cadre n’existe pas, personne n’investira. Aujourd’hui, personne ne mettra un centime à Gaza. »
Cet article a été initialement publié sur: yahoo